QUELQUES MOTS SUR « NOS PALPITANTS »
Fergessen continue de brouiller les pistes dans cette histoire de cœurs cousus. De ces organes qu’on découvre au fil d’un travelling mystérieux dans une forêt d’artères, ou d’obstacles, c’est selon.
Le duo revient sur le mystère des affinités, oppose l’impatience à la lenteur, l’éveil à la somnolence et implore, dans le dédale, l’impératif catégorique : encore faut-il que palpitent nos palpitants.
Chez Fergessen, le cœur a ses raisons que la raison connaît bien : la recherche commune d’une intensité, permanente, la volonté que tout frémisse, toujours, longtemps, passion, création, existence.
Sommes-nous seuls, interrogent-ils. Pas pour se rassurer, mais justement pour que l’œuvre du temps – dont ils introspectent les cellules puis en restituent la course, celle de leur rêve – soit à l’image de leur œuvre à eux, née du Far Est.
La lente avancée de l’image les mène côte-à-côte, dans le jeu des ombres et des chevelures mêlées : ils tiennent chacun un des cœurs qui palpitent et qui semblent reprendre place, après l’échappée. Curieusement, par un dernier trompe-l’œil, on jurerait que c’est le cœur de l’autre que l’un(e) paraît ébahi(e) d’avoir croisé, et reconnu.
Vibrer, quoi qu’il en coûte. L’amour proustien, c’est l’espace et le temps rendus sensibles au cœur ; chez Fergessen, c’est chaque jour le même infini recommencé, main dans la main, mots à l’avenant, comme à qui les attend.
Quand rien n’y fait mais que tout reste à faire.
Une nouvelle réalisation de STUD-IO : Julien Cuny aidé de Samson Michel.